Dark Shadows
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Dark Shadows

Une ville où la noirceur a pris le dessus sur la lumière depuis des décennies...
 
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 Chapitres

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Maryska Cazador
Humaine immortelle [Admin Sexy]
Maryska Cazador


Nombre de messages : 541
Clan : Cazador
Mini description : Tueuse à temps partiel, soeur aimante à temps plein.
Date d'inscription : 09/04/2005

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MessageSujet: Chapitres   Chapitres EmptyMer 17 Sep - 18:11

Ce topic servira de ligne du temps pour Dark Shadows. Ici seront résumés et classés les événements majeurs de l'histoire. Une fois qu'un chapitre est posté, les utilisateurs doivent le prendre en compte comme faisant désormais partie du passé, de l'histoire de la ville.
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Maryska Cazador
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MessageSujet: Re: Chapitres   Chapitres EmptyMar 18 Nov - 19:01

LE TEMPLE


Sangre papillonnait d’un mur à l’autre. Un sourire d’une pure cruauté éclairait ses traits et une lueur de folie animait ses orbes froids. La Déesse toute-puissante éclata de rire, éclat qui se fragilisa et se brisa aussi instantanément. Elle recommença à écrire. Sangre se jouait des frissons qui parcouraient sa peau, alors qu’elle gravait à même la pierre de son temple la description de sa nouvelle création. Les Vampires, les Harpies et les Lycans sembleraient de bien piètres créatures vis-à-vis de Malik.

Sangre s’immobilisa un instant, observant avec amour les inscriptions qui apparaissaient furtivement à la lueur des braseros tremblotants. Sur les murs de son domaine, son temple, elle avait autrefois écrit pour mettre au monde ces choses, les Immortels. Ils ne l’étaient pas alors, oh! non. Un petit accident de parcours qu’elle s’était empressée de corriger en érigeant les quatre tours qui ceinturaient son terrain de jeu. Cela aussi était dépeint sur les murs. Sangre souriait d’aise. Tout ce qu’elle désirait, son moindre caprice était exaucé lorsqu’elle l’inscrivait sur son temple, à l’aide de son seul doigt. C’était cet état de fait qui l’avait fait rire. D’une simple pichenette, elle pouvait détruire le monde et en créer en nouveau, à sa guise. Mais Sangre avait beaucoup de plaisir à manipuler ses pantins, les triplets Cazador, Pearl, Naïra et Jeck pour s’en défaire si vite. Malik s’en chargerait, en temps voulu.

Une bourrasque de vent s’engouffra dans l’ouverture circulaire qui déchirait le toit de son temple. La lumière lunaire s’y engouffrait impunément et illuminait la scène démente de la Déesse créant son monstre. Car Malik serait le plus fort, le plus puissant. Aucun Immortel ne pourrait le terrasser. Pour cela, il devrait, dès sa naissance, tuer de ses propres mains un membre de chaque espèce, afin de s’approprier leurs forces respectives. Cette perspective réjouissait énormément Sangre. Il ne devrait pas tuer les chefs, non, cela le rendrait trop fort et complètement incontrôlable trop tôt. Il fallait attendre avant de les lui servir sur un plateau d’argent.

Finalement, Sangre recula et admira son œuvre. Elle était presque achevée. Il fallait pourtant attendre, attendre d’avoir trouvé et ramené ses offrandes. La Déesse se mit à flotter et elle s’éleva par l’ouverture. La sélection allait commencer.

La capture avait été rapide et sommaire. Quatre êtres étaient maintenant suspendus aux quatre coins de son temple, chacun en harmonie avec un point cardinal, tous inconscients. Sangre en profita pour admirer les sacrifices. Éric de Montaubant, l’humain, serait l’idéal. Sa prêtrise le rendrait appétissant aux yeux de son cher Malik, et sa force physique ainsi que sa connaissance du monde qui l’entourait le désignait. Le représentant de la race lycane n’était pas plus fort, ni le plus astucieux de son espèce, loin de là. Son seul attrait consistait en l’amour qu’il portait à la Tueuse. Si on pouvait qualifier ce sentiment d’amour. Enfin, ce qu’il ressentait pour elle frisait la passion sans limites. Ce dévouement l’avait condamné. Le papillon épinglé au mur avait pour nom Brynja Eydis. Ce spécimen valait toutefois que l’on si arrête. Fière et artiste, elle représentait l’apogée de sa race, si on excluait Pearl, bien sûr. Finalement, Sélèna Dé Michellis flottait dans le dernier coin. Sa folie nourrirait convenablement le nouveau-né.

Après s’être assuré qu’ils se tenaient tous tranquilles, Sangre disparut, le temps de rassembler ses pouvoirs. De leur côté, les quatre prisonniers finirent par se réveiller et se mirent à discuter entre eux. Très vite, la discorde pointa le bout de son vilain nez. Avant que tout ne s’échauffe, Sangre reparut, coupant court à tout autre échange. Le silence qui s’installa suite à son entrée fit extrêmement plaisir à la Déesse. Un large sourire se figea sur ses lèvres. Elle adorait lorsque ses proies se débattaient. Puis, Sangre posa un masque indifférent sur son visage pâle, une sombre mélopée, une incantation mortuaire émergèrent de sa gorge, faisant trembler les murs. D’un mouvement brusque, elle pointa du doigt son œuvre inachevée, afin de la compléter. Les lettres se tracèrent, une à une, dans un crissement effrayant et insupportable. Une bille sombre apparut, flottant au centre du temple. Une sphère de ténèbres qui enflait au fur et mesure que Sangre chantait. Avant que le rituel ne s’achève, plusieurs ombres se glissèrent par l’ouverture du toit. La lune ayant disparu derrière le rideau de noirceur imposé par la Déesse, celle-ci ne fut avertie de leur présente que grâce au raffut qu’ils firent en se réceptionnant. Perturbée, Sangre s’arrêta de chanter. De toute façon, il était impossible de l’arrêter maintenant. Les silhouettes se précisèrent et Sangre fut ravie de constater la présence de ses créations les plus fabuleuses. Ce qu’elle n’apprécia pas fut d’être trop longue à réagir pour empêcher Naïra de libérer tous ses otages. Ça n’allait pas du tout. Pourtant, avant qu’elle ne s’emporte contre elle et ne l’extermine, Malik naquit. Distraite, Sangre tourna immédiatement son regard vers son enfant et le couva d’un regard maternel. Tout aurait pu être si parfait…

Mais les choses se gâtèrent. Malik se mit à faire des caprices. Sa colère semblait dirigée contre elle, et non contre les pauvres créatures qui gisaient, éparses, dans son temple. Ça ne devait pas se passer ainsi. Comprenant leurs chances, ses choses se rassemblèrent et se liguèrent contre elle. Outrée, Sangre voulut les punir. Malik, cependant, la prit de court. La Grande déesse reçut une décharge monstrueuse, le Mal à l’état pur. Une sourde douleur l’envahit et Sangre resta là, hébétée. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Puis, une seconde douleur, plus vive, au ventre. Les yeux de Sangre se dirigèrent lentement vers le bas et elle constata l’apparition d’un point sombre sur son abdomen. La Déesse suivit la trajectoire de la balle qui l’avait atteinte et ses orbes accrochèrent celles de Thomas, aussi étonnées que les siennes. Puis, ce fut le chaos. Toutes ses créatures se mirent à charger en même temps, Sangre se rebella et balaya son temple de vents si violents qu’ils vous clouaient au sol, ses cris déchirèrent les tympans et ses coups volèrent comme autant de lames de rasoir. Malik se mettait de la partie, bien déterminé à tuer sa première proie. Malheureusement pour lui, il n’était pas encore assez fort pour affronter la Tueuse et la chef des Vampires. Malgré son apparence enfantine, Malik était un petit garçon, il réussissait à leur tenir tête. Une bataille sanglante fit trembler les murs du temple maudit.

Puis, un cri strident retentit. Tous s’arrêtèrent et leurs regards convergèrent vers Sangre, écrasée au sol. Dans la confusion, la Déesse avait créé de multiples copies d’elle-même pour occuper ses adversaires, Malik s’était rapproché d’elle et avait enfoncé un énorme poignard de sa création dans le dos de sa mère. Les doubles disparurent en fumée. Pendant que Thomas s’approchait en titubant de la Déesse pour l’achever, Mary réussit à retrouver assez de lucidité pour remarquer que les écritures rougeoyaient intensément sur les murs. Dans un cri, elle avertit son aîné. Maël, aidé de Sébastian, de Brynja et de Naïra s’attaqua à la dernière œuvre de Sangre. Grâce à l’union de leur force, ils réussirent à anéantir le mur, qui tomba en ruine. Malik poussa un cri d’enfant terrifié. Reprenant les traits d’un garçonnet qu’on abandonne, il ne put retenir un dernier cri de rage avant de disparaître. Ce spectacle ayant détourné l’attention des combattants, ce ne fut qu’au dernier moment qu’ils aperçurent Sangre qui rampait vers les murs. Avant que quiconque ait pu poser un geste, elle se fondait littéralement dans les murs de son temple et disparaissait, à son tour.

Un silence pesant emplit le temple. Seuls les respirations saccadées, les gémissements de douleur et les faibles murmures d’encouragements venaient meubler l’atmosphère. Soudain, le voile nocturne se dissipa et le soleil entra à flots par l’ouverture pratiquée dans le toit. Naïra, qui se trouvait sous la déchirure, fut percutée de plain fouet par les rayons solaires. Un cri déchirant s'échappa de ses lèvers. Les brûlures parcoururent son corps à une vitesse phénoménale et Naïra eut à peine le temps de se jeter sur le côté pour éviter la mort. Seule sa force d'Immortelle lui avait permis de résister au pire meurtrier des vampires. Affaibli par le combat et ses nombreuses brûlures, Naïra réagit trop tard pour éviter la lame d'argent qui s'abattit sur sa gorge. D'un mouvement fluide et emplit de hargne, Maël décapita la Reine des Vampires, exterminant une bonne fois pour toute sa victime et sa meurtrière.


Les sauveteurs et les sauvés émergèrent un à un du temple, exténués. Certains portaient les stigmates de la bataille, coupures et hémorragies nombreuses, fractures et cassures pour d’autres. Se battre contre une déesse et son avorton n’était pas de tout repos. Suite à cet événement majeur, les trois Cazador reprirent leur vie, Kate et Sébastian disparurent de la circulation, à l’instar de Wolfor et d’Eloa la harpie. Brynja reprit sa galerie. Sélèna, qui avait été abandonné dans le temple, elle ne pouvait guère sortir avec les autres sous peine de finir comme Naïra, ne fut plus vu dans les rues Dark Shadows. De son côté, Sangre vit toujours, quoiqu’elle ne puisse plus rien faire. Ses derniers pouvoirs ont servi à la mettre en sûreté, à l’intérieur de ses murs. Désormais, elle ne peut qu’assister, impuissante, à l’évolution de son monde. La solitude et l’inertie la rendirent progressivement folle pour finalement emporter les derniers limbes de sa raison. Malik fut détruit et ne revint jamais.
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